En préfiguration de l’année européenne du rail en 2021, le Comité des Régions (CdR) et la Direction en charge des transports (DG MOVE) de la Commission européenne se sont associés pour organiser un atelier, le mardi 20 octobre, dans le cadre de la Semaine européenne des villes et régions.
La rencontre avait pour thème “le rail intelligent pour la relance verte de l’Europe”. C’était l’opportunité pour la Vice-présidente la Région Nouvelle-Aquitaine, Isabelle Boudineau, de présenter le projet néo-aquitain Ferrocampus.
Les riches échanges ont été l’occasion de rappeler que l’Union européenne (UE) disposait d’un des réseaux les plus denses du monde et d’entreprises leader dans le secteur ferroviaire sur le marché mondial. Elisabeth Werner, Directrice “Terrestre” de la DG MOVE, a affirmé que le rail était l’un des secteurs les plus prometteurs pour une relance européenne, et que le soutien de l’UE était réaffirmé dans le Pacte vert européen. Il s’agit d’investir à la fois dans l’infrastructure et dans l’innovation, en particulier dans la numérisation du réseau, afin de faire baisser les coûts du matériel roulant. Le but affiché étant que le fret ferroviaire soit plus concurrentiel et permette le report modal. Selon, Carlo Borghini, Directeur exécutif de Shift2Rail, son groupement va dans le même sens en focalisant son travail sur le multimodal, l’automatisation ou, encore la technologie satellitaire. Libor Lochman de l’Association européenne des entreprises du rail (CER) a rajouté que le rail serait six fois plus efficace du point de vue énergétique que la route et qu’il disposerait encore de larges marges d’amélioration grâce aux énergies renouvelables, dont l’hydrogène.
Isabelle Boudineau, a ainsi présenté le projet Ferrocampus qui avait toute sa place dans cette rencontre comme exemple concret du rôle dynamique des régions, et en particulier la Nouvelle-Aquitaine, en faveur du transport ferroviaire.
En effet, Ferrocampus est un campus technopolitain dédié à la mobilité ferroviaire, durable, connectée, autonome, décarbonnée avec un double enjeu: moderniser les métiers ferroviaires et soutenir le territoire.
Cet outil de reconversion territoriale, qui sera installé à Saintes, est en phase de concrétisation avec des partenariats aussi variés que des écoles d’ingénieurs, des universités, des organismes de formation, des centres et des laboratoires de recherche et des acteurs économiques de la filière.
Doté d’un budget de 48 millions €, l’objectif du projet est de créer d’ici 2025 un écosystème complet dédié aux enjeux de la filière ferroviaire avec un campus des métiers du ferroviaire (300 étudiants attendus dès septembre 2021), un centre d’innovation et d’expérimentation dédié aux trains du futur, un espace d’orientation et vitrine qui permettra aux jeunes de trouver des nouvelles opportunités d’emploi et l’implantation de nouvelles activités économiques innovantes comme par exemple le refit de locomotives diesel.
Ce projet répond aussi à l’ambition affichée dans la feuille de route Néo Terra de la Nouvelle-Aquitaine de ne plus avoir de locomotive diesel d’ici dix ans.